lundi 19 octobre 2015

Lecture : le Chagrin

Le chagrin  Lionel Duroy

Résumé : Au départ, c'est un couple amoureux qui convole durant l'Occupation. Le mari est issu de la noblesse désargentée ; d'une grande beauté, l'épouse aspire à une vie mondaine digne de sa récente particule. En catholiques zélés, ils donnent naissance à onze enfants, tandis que toute la maisonnée mène aveuglément un train de vie de grands bourgeois. Prêt à se lancer dans les entreprises les plus hasardeuses pour satisfaire les exigences de sa bien-aimée, le père accumule en secret des dettes exorbitantes. La chute n'en est que plus rude. Expulsion des beaux quartiers, humiliation sociale... toute la tribu est relogée dans une cité lugubre où ne tiennent aucun des meubles fabriqués sur mesure pour le bel appartement de Neuilly. La paix du ménage se fissure, tout comme l'équilibre psychologique de la mère. Commence une longue série de galères - de magouilles paternelles en crises de nerfs maternelles. Le narrateur, l'un des enfants, est le témoin épouvanté des calamités qui s'amoncellent au-dessus du foyer familial. Un chagrin qui pèsera sur ses épaules durant toute son existence. De 1940 à nos jours, la société française connaîtra elle aussi de grands bouleversements.    Il faudra plusieurs décennies au narrateur pour se défaire de l'héritage culturel familial, et parvenir enfin à se forger ses propres convictions. Comprendre d'où l'on vient pour parvenir à s'émanciper de son passé, telle est l'entreprise du Chagrin. Lionel Duroy s'est inspiré de son propre parcours pour écrire ce magistral roman d'initiation. Loin de montrer la face glorieuse de son existence, c'est au contraire avec un courage et une sincérité déchirants qu'il décrit ce que tant d'autres familles taisent sur leurs origines honteuses ou inavouables. Selon une conception cyclique du temps chère à Marcel Proust, Lionel Duroy démontre que les mêmes épisodes traumatiques ne cessent de se rejouer dans notre vie présente, sous d'autres déguisements. Et souligne, avec mélancolie, la manière dont l'enfance continue à nous hanter des décennies plus tard.

Ce livre m’a profondément touché…j’ai eu l’impression parfois de revivre mon enfance….Ce père « foutraque » que l’on ne peut s’empêcher d’admirer, de croire et qui pourtant nous déçoit un peu plus chaque fois et nous fait vivre d’horribles moments…L’attente de la voiture qui doit venir nous chercher…Les huissiers qui débarquent lorsque les enfants sont seuls…Le départ de l’appart à la cloche de bois…… Cette mère que l’on finit par détester sans oser jamais rien dire…. Ces relations de couple si compliquées que de croire que la mort de l’autre serait une solution plus simple que la séparation
Un roman génial qui m’a donné envie de lire d’autres choses de son auteur et envie de le connaitre...et qui m'a fait me sentir moins seule...

2 commentaires:

  1. Bonsoir,

    je rebondis au titre de ce roman, que j'ai lu il y'a un peu plus de trois ans. Ce roman m'avait profondément marqué. beaucoup attristé. c'est un roman fort. je n'ai pas relu d'autres romans de cet auteur depuis. Mais je lirai très certainement son dernier "Echappée"... après l'avoir vu présenter à la Grande Librairie de F. Busnel.

    Ellinda

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