Besoin d'écrire...
Raconter, dire, mettre des mots...
Depuis 9 mois (oui cela fait penser à
autre chose !) je ne bois plus...pas une goutte !
C'est un combat de tous les jours, pas
au niveau physique mais psychique. Se dire, se persuader, comprendre
que plus jamais une goutte d'alcool passera dans ma bouche. « Ne
jamais dire jamais » dit on, mais là, il faut le dire c'est
même indispensable...
Je n'aurai jamais accomplie cela seule
sans l'aide de Vie Libre et de mon médecin. Eux d'abord puis ma
famille qui m'entoure.
Mais c'est avec Vie libre et M.Médecin
que j'en parle (et oui j'en parle!) et pas avec, ou peu ,avec ma
famille.
Difficile avec eux, mes enfants sont attentionnés et
remarquent mes réunions régulières, mais nous n'abordons pas le
sujet clairement, en même temps je ne veux pas que cela devienne
pour eux un poids, je crois leur en avoir assez imposé comme cela...
Ma culpabilité est encore très forte vis à vis d'eux, le souvenir
de la soirée de l'accident, ou justement le non souvenir, est encore
très présent et pesant. J'espère, je veux croire qu'ils sont fiers
de moi et je ne veux surtout pas les décevoir.
Quand à M.Mari, difficile de savoir ce
qu'il en pense ? Sure qu'il est satisfait de me voir sobre, mais
comprend t il à quel point ce combat est difficile et douloureux.
Comprend t il que cette maladie n'a qu'un remède l'abstinence à
vie! Parfois il me dit « tu es sure que même un verre tu ne
pourras pas ? »
Les seules fois où nous en parlons,
cela ne dure pas longtemps car très vite il change de sujet, cela le
gène je pense, soit il a honte d'avoir une femme alcoolique, soit il
se sent visé (parfois il abuse..)
Nous n'arrivons pas à retrouver notre
complicité, notre entente est meilleure (ce n'est pas dure) mais on
dirait que chacun se tient sur ses gardes. La semaine dernière il
s'est enfin ouvert à moi et m'a clairement exposé les problèmes
dont souffrent son entreprise (grave!!!) il a reconnu y avoir des
tords mais la conjoncture a fait le reste... Cela devait faire au
moins 3 ou 4 ans qu'il ne m'avait pas parlé ainsi... Peut être est
cela le retour de la confiance ….
A propos de ton mari, je t'avoue que sur le billet précédent, j'ai failli te demander si "décompresser avec un pote = boire"... J'ai l'impression que tu dis assez souvent que ton mari a bu...
RépondreSupprimerConnais-tu It's friday nitht de Linda Lemay (chanté en duo) ? Je trouve que c'est une très belle chanson sur cette difficulté d'être abstinente...
http://www.musicme.com/#/Lynda-Lemay/albums/Les-Secrets-Des-Oiseaux-5050466965622.html
Très belle chanson en effet...merci
SupprimerTu as écrit "d'avoir une femme alcoolique" : j'ai envie de dire que tu es une ex alcoolique ;o) La maladie est et sera toujours présente je pense, c'est comme les fumeurs qui arrêtent.. Ou alors, dire les fmeurs et alcooliques abstinents :o)
RépondreSupprimerSi votre entente est meilleure, ptêt qu'avec le temps, vous retrouverez votre complicité ou une nouvelle complicité..
Je crois oui que ta plus grande force, tu la trouveras en dehors de la famille.. Quand on est dans la famille, on soutient, encourage, félicite la personne (bon souvent, on ne dit pas de mots.. ptêt qu'on a peur que d'en parler, cela va faire encore plusss revenir l'envie chez l'alcoolique abstinent (ou le fumeur) alors on ne dit rien, mais on en est conscient..
Tu as raison on dit alcoolique abstinent!!!!! Merci et bises
Supprimerje viens juste t'embrasser
RépondreSupprimerTu es une femme courageuse
Juste merci...
SupprimerJe voudrais tout d’abord te souhaiter comme tu écris un très bon Abniversaire.
RépondreSupprimerComme toi, je ne m’en serais pas sorti sans en premier lieu toute l’équipe de soins du CALME de Cabris, ensuite sans le groupe de paroles auquel je participe.
Ce n’est pas rien 9 mois ! Un extrait de ce qu’ai écrit :
« 9 mois, c’est le le temps de construire un être, 9 mois, c’est le temps d’apprendre à faire les premiers pas… Pour moi, 9 mois est le temps qu’il m’a fallu pour réapprendre les gestes de la vie quotidienne, pour que mon corps reprenne un peu de vigueur, pour n’avoir plus peur de sortir, d’aller à une soirée chez des copains, pour que petit à petit l’obsession s’en aille. L’obsession de ne pas reprendre ce premier verre que je savais fatal. à mon rétablissement. C’était 9 mois après le 23 septembre 2003, 9 mois après Cabris. Le petit carton jaune se voulait témoin de l'avancée pas à pas, mois par mois dans cette première année d’abstinence à une période où tous les 23 de chaque mois étaient soigneusement notés sur le calendrier mural. » (Extrait de Mes Mercis de Nouvelle vie, http://www.louispaulfallot.fr/mes-mercis-de-nouvelle-vie.html)
Belle journée à toi.
Merci... c'est très beau et juste ce que tu as écrit....
SupprimerJ'ai eu l'occasion de donner des « formations à l'écoute » aux personnes qui accompagnent et encadrent les groupes de partages de ces associations.
RépondreSupprimer(Concrètement il y avait des personnes des AA, et des personnes de « Vie libre ».)
j'ai mesuré à la fois tout le travail qui se faisait, l'intensité des engagements, et la difficulté de demeurer abstinent. J'ai gardé le souvenir de moments particulièrement intenses, et une énorme admiration pour tous ceux qui sont confrontés à cette maladie.
Je pense pouvoir mesurer l'intensité de ton combat.
À propos de ton mari : je trouve comme un très bon signe cette ouverture qu'il a envers toi au sujet de son travail. Une occasion aussi pour toi de t'ouvrir à lui d'une nouvelle manière. Enfin il me semble…
Tu dois en effet comprendre l'aide que Vie libre peut m'apporter...Merci à toi
SupprimerIl y a longtemps que je n'ai pas commenté ici, même si je passais prendre de tes nouvelles de temps en temps, constatant avec plaisir tes progrès.
RépondreSupprimerLouis-Paul semble confirmer que tu viens d'atteindre ton neuvième mois de résistance et de victoire. Bravo !
Pourquoi ne pas en profiter, quand tu te questionnes sur tes rapports avec les tiens au sujet de ce qui devient de plus en plus ton ex-alcoolisme, pour fêter un anniversaire spécial, celui de la re-naissance. Puisque manifestement tu vas mieux, qu'on te dit que tu as belle mine...
Ce pourrait être l'occasion d'aborder le sujet de façon plus sereine, de dire la difficulté de la lutte, ta satisfaction, et de constater celle des tiens...
Quant à ton envie d'écrire, je crois qu'il ne faut surtout pas t'en priver. Devoir mettre des mots sur ses pensées permt de mieux les formaliser, et c'est une démarche qui, à terme, ne peut qu'être fructueuse.
Ne rien s'imposer, pas de forme, pas de titre, et laisser courir la plume. Simplement noter la date (je regrette de ne pas l'avoir fait quand je relis certaines de mes notes non datées).
:o)
Bon retour chez moi!!! ravie de te retrouver....tu vas bien ?
SupprimerCavaçava, la vie est un long fleuve tranquille parsemé d'embûches diverse mais sans grande gravité, le sel de la vie, quoi...
RépondreSupprimer;o)
"Les seules fois où nous en parlons, cela ne dure pas longtemps car très vite il change de sujet, cela le gène je pense, soit il a honte d'avoir une femme alcoolique, soit il se sent visé".
RépondreSupprimerJ'ai été et suis encore à sa place. Pour une autre addiction mais qu'importe.
Pour moi c'est ni l'un ni l'autre. Seulement j'ai toujours peur qu'en parler ne rende pas service à mon prçoche...
Peut-être que j'ai tort. Sans doute. Mais pour moi c'est comme gratter sur une plaie non cicatrisée... ça re-saigne.
Moi aussi je passe régulièrement mais souvent en silence... Juste prendre des nouvelles... Des bisous Manou. Sympho2
RépondreSupprimer1° visite... Alors, Bon anniversaire! Manou ... La confiance va revenir! Dure cette addiction, et que de tentations dans ce monde de "brutes". Tiens bon, tu seras heureuse et la vie autour de toi prendra une autre saveur... Tu es courageuse, pour toi, pour les tiens...
RépondreSupprimerBMarie
Bienvenue chez moi et merci !
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